Kamidi Direktori Pengakap Malaysia (DPM) ingin berkongsi dengan anda semua mengenai perlunya membina laman weblog Pengakap yang berkualiti. Oleh yang demikian, Ahli Lembaga Penasihat (ALP) DPM telah beberapa kali berbincang (secara maya) mengenai tujuan ini dan alhamdulillah diantara topik yang telah diperbincangkan adalah seperti berikut:
BUKUAPAKAH NAMA TUHAN di Tokopedia â Promo Pengguna Baru â Cicilan 0% â Kurir Instan. Beli BUKU APAKAH NAMA TUHAN di Leonardojaya. Promo khusus pengguna baru di
Cogankata bagi unit-unit dan Persekutuan Malaysia adalah berbeza-beza di antara satu sama lain. Cogan kata bagi unit-unit tersebut: Pengakap Kanak-kanak (Cub Scout) - Buat Sehabis Baik. Pengakap Muda (Boy Scout) - Selalu Sedia (Be Prepared) Pengakap Remaja (Rover Scout) - Pandangan Luas. Pengakap Kelana - Berkhidmat.
YvORhB. RĂ©sumĂ©s Alors que les premiers romans scouts en français sont publiĂ©s dans le courant des annĂ©es 1910, les annĂ©es 1930 constituent une pĂ©riode dĂ©cisive pour ce type de production certaines collections sây consacrent alors essentiellement, contribuant Ă une structuration du champ de lâĂ©dition scoute. Ce dĂ©veloppement va de pair avec lâaugmentation considĂ©rable du nombre de scouts en France, spĂ©cialement au sein de lâassociation des Scouts de France, dont certains responsables sâillustrent dans lâĂ©criture littĂ©raire. Câest le cas de Jacques Michel, dont le premier roman, LâAventure du roi de Torla, montre Ă quel point les prĂ©occupations pĂ©dagogiques des Scouts de France peuvent trouver un Ă©cho dans la littĂ©rature romanesque. Cette proximitĂ© se manifeste dans un certain nombre de discours explicites, mais aussi dans certains phĂ©nomĂšnes poĂ©tiques, par exemple ce que lâon peut appeler le chronotope du grand jeu ». Loin de se cantonner Ă lâĆuvre de Jacques Michel, ce chronotope tient une place importante au sein de la production romanesque dĂ©veloppĂ©e dans la mouvance des Scouts de France au cours des annĂ©es trente on peut penser aux premiers romans de Serge Dalens ou de Jean-Louis Foncine notamment, au point quâil apparaĂźt comme lâun des traits caractĂ©ristiques des romans scouts paradigmatiques. Si ceux-ci ont connu Ă cette Ă©poque le succĂšs que lâon sait, câest peut-ĂȘtre, entre autres raisons, parce quâils figurent parmi les rares Ćuvres de littĂ©rature de jeunesse françaises, qui, dans lâentre-deux-guerres, fassent usage de ce chronotope qui mĂȘle dĂ©paysement, libertĂ© et discret encadrement. While the first French boy scout novels were published in the 1910s, the 1930s became the decisive period for this type of production certain collections were entirely devoted to it, which contributed to the construction of a boy scout sector within publishing. This development went hand in hand with the considerable increase in the number of scouts in France, especially within the Scouts de France association, some of whose leaders became famous for their literary writing. This was the case with Jacques Michel, whose first novel, L'Aventure du roi de Torla, proves to what extent the pedagogical concerns of the Scouts de France found an echo in novels. This similarity manifested in a certain number of explicit discourses, but also in particular poetic phenomenaâfor example, what one might call the chronotype of the "great game.â Far from being confined to the work of Jacques Michel, this chronotope holds an important place within the novelistic production developed in the Scouts de France movement of the thirties one can look to the first novels of Serge Dalens or Jean-Louis Foncine in particular, to the point that it appears as one of the characteristic features of the paradigmatic Scout novels. These novels had such success at that time, perhaps because, among other reasons, they were among the rare works of French childrenâs literature, which, in the interwar period, made use of this chronotope, mixing disorientation, freedom and discreet de page EntrĂ©es dâindex Haut de page Texte intĂ©gral 1 Sâagit-il dâun genre littĂ©raire Ă proprement parler ? La rĂ©ponse ne va pas de soi. En 1992, la revu ... 1Dans les annĂ©es trente, le roman scout en français a dĂ©jĂ vingt ans. On considĂšre en effet que les premiers titres appartenant Ă cette catĂ©gorie datent de 1913 Les Aventures de trois boy-scouts dâArnould Galopin, Les Trois Boy-Scouts de Jean de La Hire, Le DĂ©fi dâun boy-scout du colonel Royet et Jack lâĂ©claireur de Paul Zimmermann. Cependant, la production se rĂ©vĂšle clairsemĂ©e dans les premiĂšres annĂ©es, puisque lâon compte moins de vingt-cinq romans publiĂ©s entre 1913 et 1930. En rĂ©alitĂ©, la vĂ©ritable vogue des romans scouts attendra lâaprĂšs seconde guerre mondiale pour se manifester, avec plus de cent-cinquante titres parus de 1945 Ă 1955. Toutefois, cette abondance est prĂ©cĂ©dĂ©e, au cours des annĂ©es trente, par une premiĂšre vague, qui, quoique plus modeste, est significative prĂšs de soixante-quinze romans scouts en français sont publiĂ©s entre 1930 et 1939, soit deux fois moins quâaprĂšs 1944, mais trois fois plus que depuis 1913. Par rapport aux vingt premiĂšres annĂ©es de production, outre ces donnĂ©es quantitatives, la dĂ©cennie de 1930 se caractĂ©rise par trois Ă©volutions notables, la premiĂšre ayant trait Ă lâĂ©dition, la seconde aux auteurs et la troisiĂšme aux rĂ©cits eux-mĂȘmes. De cette façon se dessinent les contours dâun roman scout paradigmatique qui, sans Ă©clipser les autres tendances de ce genre littĂ©raire1, prĂ©sente une certaine originalitĂ© dans la production Ă©ditoriale française de cette Ă©poque. 2Au cours des deux premiĂšres dĂ©cennies de son existence, le roman scout en français est publiĂ© soit par des Ă©diteurs gĂ©nĂ©ralistes ou populaires, soit dans des collections destinĂ©es Ă la jeunesse, soit encore dans des collections orientĂ©es vers lâaventure et le voyage Les Aventures de trois boy-scouts dâArnould Galopin paraissent chez Albin Michel et la plupart des romans scouts de Jean de La Hire Les Trois Boy-Scouts, LâAs des boy-scouts, Le Grand Match de quatre enfants autour du monde, Le Million des scouts, Les Grandes Aventures dâun boy-scout chez Ferenczi ; la collection Les Livres roses pour la jeunesse » de Larousse accueille Jack lâĂ©claireur de Paul Zimmermann, Nos amis les Anglais de Charles Guyon, Deux Boy-Scouts Ă Paris de Jean de La Hire, tandis que Le Cirque Piccolo de Magdeleine du Genestoux trouve place dans La BibliothĂšque rose illustrĂ©e » de Hachette, et que Quatre Scouts dans les Balkans de Henri Darblin est accueilli dans la collection Horizons » de DesclĂ©e de Brouwer ; enfin, Le DĂ©fi dâun boy-scout du colonel Royet est publiĂ© dans le Journal des voyages, et Ăclaireurs robinsons, du mĂȘme auteur, dans la sĂ©rie Aventures et voyages » de la collection Le Livre national », Ă©ditĂ©e par Tallandier, chez qui paraissent Ă©galement CĆurs hĂ©roĂŻques de Gem Moriaud collection Ă travers lâunivers », La Marque des deux tigres de Jean de La Hire collection Voyages lointains. Aventures Ă©tranges » et Les Trois Globe-Trotters de LĂ©on Groc et Pierre Laude sĂ©rie Grandes aventures et Voyages excentriques » de la collection Le Livre national ». MalgrĂ© les diffĂ©rences qui apparaissent dans leurs Ćuvres, les auteurs de cette premiĂšre pĂ©riode se ressemblent au moins sur deux points dâune part, le roman scout ne reprĂ©sente quâune partie, parfois minime, de leur production ; dâautre part, ils ne paraissent pas avoir participĂ© eux-mĂȘmes directement au scoutisme tel quâil se met en place en France Ă cette Ă©poque. Dans un certain nombre de cas, le scout nâapparaĂźt chez eux que comme un personnage qui permet de renouveler superficiellement une intrigue aventureuse maintes fois Ă©prouvĂ©e. 2 Ainsi, Tallandier restera actif dans le domaine du roman scout, en publiant en 1930 Les Compagnons ... 3 Vers 1934 est lancĂ©e par DesclĂ©e de Brouwer la collection Belle humeur », qui accueillera plusieu ... 4 Ă propos de la place du feu de camp dans le scoutisme, voir Louis V. M. Fontaine, La MĂ©moire du sco ... 5 Dâautres romans, non scouts, y ont Ă©tĂ© publiĂ©s prĂ©cĂ©demment. 6 Voir Philippe Laneyrie, Les Scouts de France. LâĂ©volution du mouvement des origines aux annĂ©es quat ... 7 Voir Raymond Perrin, Un siĂšcle de fictions pour les 8 Ă 15 ans 1901-2000 Ă travers les romans, le ... 3La production scoute des annĂ©es trente est tout autre. Sur le plan Ă©ditorial, dâabord, bien que lâon retrouve certains Ă©diteurs de la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente2, et quelques autres qui leur sont comparables3, ces annĂ©es se caractĂ©risent par lâapparition de collections spĂ©cialement dĂ©volues au scoutisme. La premiĂšre dâentre elles est Le Feu de camp », lancĂ©e par Gigord en 1933, et dont le nom fait rĂ©fĂ©rence Ă lâun des motifs caractĂ©ristiques de lâimaginaire scout4. On y trouve en 1933 PiarrĂšs le contrebandier de GaĂ«tan Bernoville, Le Foulard de satin ainsi que Les Trois Pierres de VĂ©rez de Jacques Michel, en 1934 LâAffaire Cachalot du mĂȘme Jacques Michel, et en 1935 Raa la buse de Guy de Larigaudie. Le motif du feu est Ă©galement Ă©voquĂ© par la collection Fleur rouge » expression utilisĂ©e par Rudyard Kipling dans Jungle Book pour dĂ©signer le feu ainsi que par les Ă©ditions La Flamme, oĂč elle est publiĂ©e sans doute Ă partir de 1934. Y paraissent un certain nombre de piĂšces de théùtre, mais aussi des textes narratifs La Mirifique Histoire dâOurs gourmand et dâEstomac dâautruche de Jacques-Olivier Grandjouan 1934, Au grand vent et ForĂȘts lĂ©gendaires de Jean Droit 1935, ainsi que Tournants dangereux de Pierre CoumĂ©ly 1937. Enfin, aux Ă©ditions Alsatia, la collection Signe de piste », dont le nom fait lui aussi rĂ©fĂ©rence Ă lâunivers du scoutisme, et dont le premier roman scout5, publiĂ© en 1937, est Le Bracelet de vermeil de Serge Dalens ; on y trouve aussi, en 1938, La Bande des Ayacks de Jean-Louis Foncine, Le MystĂšre du Lac de Laffrey de Pierre Fuval et Le Tigre et sa panthĂšre de Guy de Larigaudie, suivis, en 1939, de La ChĂąsse de Saint-Agapit de Michel Bouts, du Prince Ăric de Serge Dalens et de Quatre de la Gazelle de Roland Denis. Avec Serge Dalens et Jean-Louis Foncine, Signe de piste » compte dans son catalogue deux auteurs majeurs du roman scout en français6, et elle deviendra elle-mĂȘme la collection la plus importante pour ce genre littĂ©raire7. Si certaines de ces collections â et en particulier Signe de piste » â accueillent parfois des ouvrages sans rapport avec le scoutisme, leur nom mĂȘme ne laisse aucun doute quant Ă la mouvance dans laquelle elles se situent elles esquissent une dynamique dâinstitutionnalisation de la production littĂ©raire scoute. Pour ĂȘtre complet, prĂ©cisons que cette tendance ne date pas exactement des annĂ©es trente, puisque, dâune part, le premier roman scout Ă ĂȘtre explicitement dĂ©signĂ© comme tel La Rude Nuit de Kervizel de Pierre Delsuc, paraĂźt chez Spes en 1927, et que, dâautre part, une Collection du Scout » existe dĂ©jĂ , chez Alexis Redier, en 1929 au moins mais elle ne semble pas avoir accueilli beaucoup de romans scouts en matiĂšre de pĂ©riodisation, les bornes des dĂ©cennies suivent rarement les rĂšgles de lâarithmĂ©tique⊠8 Voir Jean-Jacques GauthĂ©, Le Scoutisme en France. Inventaire de la bibliographie et des sources, Mo ... 9 GĂ©rard Cholvy, Histoire des organisations et mouvements chrĂ©tiens de jeunesse en France xixe-xxe s ... 10 Pierre Kergomard et Pierre François, Les Ăclaireurs de France de 1911 Ă 1951, Ăclaireuses et ... 11 Philippe Laneyrie, Les Scouts de France, op. cit., p. 68. 12 GĂ©rard Cholvy, Histoire des organisations et mouvements chrĂ©tiens de jeunesse en France, op. cit., ... 13 Philippe Laneyrie, Les Scouts de France, op. cit., p. 86. 14 Louis V. M. Fontaine, La MĂ©moire du scoutisme, op. cit., p. 151. 15 GĂ©rard Cholvy, Histoire des organisations et mouvements chrĂ©tiens de jeunesse en France, op. cit., ... 4Cette structuration du champ de lâĂ©dition scoute va de pair avec le dĂ©veloppement des mouvements scouts en France. Sans entrer dans le dĂ©tail de cette histoire, que lâon trouvera dĂ©jĂ exposĂ©e ailleurs8, rappelons que le scoutisme est fondĂ© en 1907 en Grande-Bretagne par Robert Baden-Powell et quâil commence Ă ĂȘtre expĂ©rimentĂ© en France en 1910 par le pasteur Georges Gallienne, puis en 1911 par Georges Bertier. De ces premiĂšres expĂ©riences naĂźtront deux associations, lâune laĂŻque, les Ăclaireurs de France, lâautre confessionnelle protestante, les Ăclaireurs unionistes. Alors que dix troupes dâunionistes sont créées en 1911, elles sont dĂ©jĂ 110 en 1914, comptant environ 3 000 Ă©claireurs9. Quant aux Ăclaireurs de France, ils sont dĂ©jĂ prĂšs de 10 000 membres actifs en 191410. Ă la veille de la premiĂšre guerre mondiale, qui coĂŻncide avec le dĂ©but de la premiĂšre pĂ©riode de lâĂ©dition des romans scouts en français, les Ă©claireurs sont au nombre de 13 000 environ. Alors que des tentatives de scoutisme existaient Ă©galement du cĂŽtĂ© catholique depuis 1911, ce nâest quâen 1920 quâest créée la FĂ©dĂ©ration nationale des Scouts de France, qui a pour ambition dâadapter la mĂ©thode de Baden-Powell Ă lâintention de la jeunesse catholique. Les effectifs des Scouts de France croissent rapidement 3 000 membres en 1922, 8 000 en 1926, 24 000 en 193011, 51 000 en 193612, 72 000 en 193913. Si lâon ajoute Ă ce contingent environ 12 000 Ăclaireurs unionistes en 193914 et le mĂȘme nombre dâĂclaireurs de France en 194015, on obtient un total de 96 000 membres, toutes associations confondues, Ă lâaube de la seconde guerre mondiale, soit plus de sept fois plus que vingt-cinq ans auparavant. Dâun strict point de vue numĂ©rique, il nâest pas difficile dâapercevoir que le public potentiellement intĂ©ressĂ© par ce type de production sâest accru dâautant sans compter les membres des associations fĂ©minines et les sympathisants, forcĂ©ment plus nombreux en 1940 quâen 1913, ce qui suffit Ă expliquer lâintĂ©rĂȘt manifestĂ© par certains Ă©diteurs Ă lâĂ©gard des Ćuvres littĂ©raires mettant en scĂšne des scouts. 16 Christian GuĂ©rin, LâUtopie Scouts de France. Histoire dâune identitĂ© collective, catholique et soci ... 17 Ibid., p. 173. 18 Louis V. M. Fontaine, La MĂ©moire du scoutisme, op. cit., p. 235. 19 AndrĂ© NoĂ«l, quant Ă lui, publiera Patrouilles dans la nuit 1944 et Aux bois peureux 1945 dans l ... 5Quoiquâil ne soit Ă©videmment pas dĂ©pourvu dâintentions commerciales, cet intĂ©rĂȘt ne sây rĂ©duit pas forcĂ©ment. En effet, un certain nombre dâĂ©diteurs sâimpliquent Ă©galement, dâune maniĂšre plus ou moins directe et active, dans lâun ou lâautre mouvement scout. La collection Fleur rouge » illustre parfaitement ce phĂ©nomĂšne, puisquâelle est publiĂ©e par La Flamme, maison dâĂ©dition des Ăclaireurs unionistes. Il en va de mĂȘme pour la Collection du scout » dâAlexis Redier, ce dernier ayant la responsabilitĂ© de lâimpression du journal Le Scout de France16, organe officiel de la FĂ©dĂ©ration nationale des Scouts de France. Ces liens immĂ©diats ne se vĂ©rifient pas pour les deux collections scoutes les plus significatives des annĂ©es trente, Le Feu de camp » et Signe de piste » la premiĂšre est publiĂ©e par Gigord, la seconde par Alsatia, qui nâentretiennent aucune relation structurelle directe avec le scoutisme. Cependant, dans un cas comme dans lâautre, un lien personnel existe entre le mouvement scout et la maison dâĂ©dition. Ainsi, les fondateurs de la collection Le Feu de camp », en 1933, sont AndrĂ© NoĂ«l et Maurice de Lansaye. Or, lâun est commissaire de la branche Extension » qui accueille des scouts handicapĂ©s des Scouts de France17, tandis que lâautre, qui crĂ©era en 1935 la collection Signe de piste », est directeur de la revue Le Scout de France de 1928 Ă 1935 de mĂȘme que responsable des camps-Ă©cole chargĂ©s de la formation des chefs rĂ©gionaux18. Câest dire si tous deux occupent dans lâorganigramme de lâassociation des Scouts de France une place qui leur confĂšre une responsabilitĂ© pĂ©dagogique certaine. Toutefois, ce nâest pas seulement Ă titre de responsables scouts quâils dirigent une collection littĂ©raire, du moins en ce qui concerne Maurice de Lansaye. En effet, au moment oĂč il lance Le Feu de camp », il a dĂ©jĂ lui-mĂȘme publiĂ©, sous le pseudonyme de Jacques Michel, un roman scout, LâAventure du roi de Torla Gigord, 193119. 20 Telle est rapidement la trame du Bracelet de vermeil, premiĂšre des six aventures du Prince Ăric r ... 21 GĂ©rard Genette, Seuils [1987], Paris, Ăditions du Seuil, 2002, Points, p. 224-227. 22 Ătant entendu que lâon rĂ©duit ici Ă une dimension unique lâaction de lâun et celle de lâautre, alor ... 6Peut-ĂȘtre aurait-on oubliĂ© LâAventure du roi de Torla si ce roman nâavait Ă©tĂ© rééditĂ© par Elor en 1999 et, surtout, sâil nâavait influencĂ© certains traits du cycle du Prince Ăric de Serge Dalens, tenu parfois pour lâarchĂ©type du roman scout20 plusieurs annĂ©es avant Dalens, Michel met en scĂšne un jeune monarque orphelin aux prises avec des conseillers fĂ©lons, qui doit son salut Ă lâintervention de scouts qui deviennent ses amis. Nous nâĂ©tudierons pas ce livre dans les dĂ©tails, mais nous attacherons surtout Ă son avant-propos, lieu stratĂ©gique, surtout pour un Ă©crivain dont le rĂ©cit met en scĂšne le mouvement scout dans lequel il joue lui-mĂȘme un rĂŽle pĂ©dagogique la prĂ©face est le lieu idĂ©al du commentaire explicite, de la dĂ©claration dâintention21 » Ă propos du rĂ©cit quâelle prĂ©cĂšde, donc, dans le cas qui nous occupe, le lieu de la transition entre la mission idĂ©ologique du pĂ©dagogue et la fonction narrative du romancier22. Pour lâessentiel, lâavant-propos de LâAventure du roi de Torla se focalise sur la question de lâenchantement et du merveilleux 23 Scouts de moins de douze ans. 24 Scouts de plus de dix-sept ans. 25 Jacques Michel, LâAventure du roi de Torla [1931], Paris, J. de Gigord, 1947, Le Feu de camp, p. 5- ... Aux contes de fĂ©e, nous avons pris le cĂŽtĂ© merveilleux, dont nous ne pouvions nous passer, et nous lâavons condensĂ©, pour faciliter notre tĂąche, en un personnage lâEnchanteur Sylvain. [âŠ] âUn enchanteur ? diront les Scouts de treize ans, câest bon pour les Louveteaux[23] !â [âŠ] Mais ce qui est bon pour les Louveteaux peut aussi lâĂȘtre pour vous, grands amis lecteurs, Scouts ou⊠Routiers[24]. Vous ne refusez pas, nous semble-t-il, Ă votre vie ardente, aventureuse mĂȘme, la large part de lâenchantement des choses de la nature, dont vous remerciez Dieu. Si donc [âŠ] vous admettez lâenchantement [âŠ], nous refuserez-vous le droit dâen montrer lâenchanteur ? Sous le nom de Sylvain, le tout puissant gĂ©nie de la forĂȘt, il vous est loisible dâĂ©voquer la Providence, et cela, soyez-en sĂ»rs, ne contrarie en rien lâintention de lâauteur25. 26 Providence », dans Dictionnaire de lâAcadĂ©mie française, 8e Ă©dition [1932-1935], en ligne, http ... 27 Ibid. 28 Jacques Michel, LâAventure du roi de Torla, op. cit., p. 13. 7Cet extrait de la prĂ©face â il sâagit en fait de sa plus grande part â est rĂ©vĂ©lateur non seulement de lâusage que lâauteur se propose de faire du merveilleux, mais encore de la maniĂšre dont il envisage la crĂ©ation littĂ©raire. Notons dâabord que Jacques Michel sâadresse Ă des lecteurs dont il considĂšre quâils appartiennent au mouvement scout. Selon le raisonnement de lâauteur, lâenchantement que recĂšle la vie scoute est suscitĂ© par les choses de la nature », qui elles-mĂȘmes procĂšdent de Dieu. Toutefois, câest lâenchanteur Sylvain, et non Dieu, que Jacques Michel prĂ©sente dans son avant-propos, alors que, dans un ouvrage destinĂ© en prioritĂ© Ă des Scouts de France, il lui Ă©tait loisible dâĂ©crire une prĂ©face ouvertement catĂ©chĂ©tique ou apologĂ©tique. Certes, il admet que lâon puisse reconnaĂźtre derriĂšre Sylvain le dessein de la Providence, mais il faut se rendre compte de ce que cette dĂ©claration a dâambigu. En effet, le terme providence », si lâon en croit la huitiĂšme Ă©dition du Dictionnaire de lâAcadĂ©mie française qui est pratiquement contemporaine [1932-1935] de lâĂ©criture du roman de Jacques Michel, dĂ©signe spĂ©cialement la SuprĂȘme sagesse par laquelle Dieu conduit toutes choses26 », ce qui semble ĂȘtre le cas dans lâavant-propos de LâAventure du roi de Torla, ainsi que lâatteste lâusage de la majuscule initiale. NĂ©anmoins, ce mot renvoie aussi Ă une acception qui, quoique vieillie, est rĂ©pertoriĂ©e par le dictionnaire Sagesse qui prĂ©voit et qui pourvoit27. » Or, Sylvain incarne effectivement, au sein du roman, ce type de sagesse. Parce quâil veut distraire, enseigner et protĂ©ger son filleul, le roi de Torla, lâenchanteur a imaginĂ© un plan Pour lâexĂ©cuter, jâai Ă©tĂ© jusquâen France, hier, et jâai soufflĂ© Ă deux jeunes garçons qui seront demain mes auxiliaires, lâidĂ©e de venir passer une semaine au Royaume de Torla. Ces garçons, ce sont des scouts28⊠» Câest en fonction de cette prĂ©vision que lâhistoire se dĂ©roulera, comme le montre la fin du rĂ©cit 29 Ibid., p. 186-187. [âŠ] Sylvain parut au milieu dâeux et le gĂ©nie de la forĂȘt expliqua les faits merveilleux dont il Ă©tait lâinvisible ordonnateur â Comme le vent pousse la feuille Ă son grĂ© lorsquâil lâa dĂ©tachĂ©e de lâarbre, ainsi jâai poussĂ© chacun de vous dans le chemin que je lui avais tracĂ©. [âŠ] Tout sâexpliquait, maintenant, le plus clairement du monde29. 30 Voir Christian GuĂ©rin, LâUtopie Scouts de France, op. cit., p. 164-166. 8 Invisible ordonnateur », Sylvain peut bien ĂȘtre une incarnation de la Providence, qui rĂšgle le cours du monde selon ses desseins, mais il peut ĂȘtre aussi un Ă©quivalent de celui qui rĂšgle lâhistoire selon ses prĂ©visions, câest-Ă -dire de lâauteur. Il est dâailleurs dâautant plus proche de celui-ci quâil en est la crĂ©ature Sylvain est prĂ©sentĂ© comme le produit de la condensation du merveilleux dont Jacques Michel ne pouvait se passer pour Ă©laborer son roman. Dans cette perspective, câest lâauteur lui-mĂȘme qui, de maniĂšre rĂ©troactive, peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un enchanteur, et cela Ă plusieurs Ă©gards parce quâil est le crĂ©ateur dâun personnage qui enchante dâautres personnages dans la diĂ©gĂšse, parce quâil est lâauteur dâun rĂ©cit qui enchantera peut-ĂȘtre les lecteurs, mais aussi parce quâil joue un rĂŽle actif dans un mouvement qui, Ă lâĂ©poque mĂȘme oĂč il Ă©crit son roman, place lâenchantement au cĆur dâun dispositif pĂ©dagogique qui utilise le jeu total30 pour modĂ©liser le garçon. 31 Ibid., p. 157. 9Le dĂ©but des annĂ©es trente apparaĂźt en effet comme un moment crucial pour les Scouts de France â un tournant31 », Ă©crit Christian GuĂ©rin â, notamment en raison de la publication de Plein jeu, un manuel destinĂ© aux chefs Ă©claireurs. Lâauteur de cet ouvrage, Pierre Delsuc, en plus dâexercer des responsabilitĂ©s dans le mouvement il est, depuis 1925, commissaire de district de lâOuest de Paris, peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le premier romancier scout dĂ»ment estampillĂ© en 1927, les Ă©ditions Spes ont publiĂ©, dans leur collection Des fleurs et des fruits », sa Rude nuit de Kervizel, qui porte, pour la premiĂšre fois dans la production littĂ©raire francophone, le sous-titre roman scout ». Dans Plein jeu, Delsuc dĂ©veloppe la question du jeu scout, quâil prĂ©sente non comme une activitĂ© ponctuelle et facultative, mais comme un moteur pĂ©dagogique puissant, capable de pĂ©nĂ©trer lâimaginaire de lâadolescent et de le configurer en fonction des idĂ©aux du scoutisme. Le chef scout est donc invitĂ© Ă se muer en organisateur de lâimaginaire, et est encouragĂ© pour ce faire Ă user dâartifices narratifs 32 Pierre Delsuc, Plein jeu [1930] suivi de Patrouilles en action, Fontenay-sous-bois, Ăditions de lâO ... Quand un Scoutmestre veut faire jouer sa troupe, il la rassemble et expose dâabord une situation fictive qui servira de thĂšme gĂ©nĂ©ral. Câest une aventure qui emprunte son attrait et sa couleur aux circonstances qui lui servent de cadre ⊠Alors les Indiens ont rampĂ© silencieusement le long des chariots des chercheurs dâor⊠» Puis il explique la rĂšgle prĂ©cise. Il fait passer dans la rĂ©alitĂ© tangible lâĂ©pisode quâil vient dâĂ©voquer32. 10Ainsi entendu, le jeu scout selon Delsuc relĂšve, du moins dans sa phase introductive, de la rhĂ©torique le chef habile usera des ressources de lâinventio lâinspiration fictionnelle, de la dispositio entendue ici comme syntaxe fictionnelle et de lâelocutio la mise en discours pour crĂ©er une intrigue capable de susciter lâenthousiasme des scouts. Ce sont ces mĂȘmes ressources quâexploite Jacques Michel dans LâAventure du roi de Torla, en attribuant chacune dâentre elles Ă une instance diffĂ©rente lâelocutio au narrateur, la dispositio au personnage de Sylvain, lâinventio Ă lâauteur, qui rĂ©capitule en dĂ©finitive lâensemble de ces instances. LâĂ©crivain et le chef scout usent ainsi des mĂȘmes moyens, et le roman se trouve au plus prĂšs des prĂ©ceptes pĂ©dagogiques â Ă moins que ce ne soit lâinverse, et que la configuration pĂ©dagogique des Scouts de France de ces annĂ©es-lĂ ne procĂšde dâune intuition puissamment fictionnelle et littĂ©raire Delsuc, romancier, nâa-t-il pas Ă©crit La Rude Nuit de Kervizel avant que de publier, en pĂ©dagogue, Plein jeu ? 11Sur le plan de la poĂ©tique du rĂ©cit, cette coĂŻncidence du roman scout avec une orientation pĂ©dagogique particuliĂšre se manifeste par un certain nombre de caractĂšres dont lâun des plus remarquables est celui du chronotope. Celui-ci apparaĂźt dĂ©jĂ en filigrane dans les conseils que prodigue Delsuc aux fins de captiver le scout par le jeu 33 Ibid., p. 25. Proposons-lui un cadre de vie qui lui plaise tellement quâil lâidentifie avec sa vie secrĂšte. Du mĂȘme coup la source de ses enthousiasmes deviendra accessible. Offrons-lui ce monde dont il rĂȘve. Donnons-lui cet univers Ă sa taille oĂč il se mouvra en libertĂ©. LâopĂ©ration prĂ©sentera dâautant moins de risques que nous nous arrangerons pour le contrĂŽler invisiblement. Ou mieux ayons des moyens de contrĂŽle, mais nâen usons que le moins possible ; faisons confiance au garçon car il le mĂ©rite dans la plupart des cas et, par ailleurs, nous sommes malhabiles Ă gouverner cet univers33. 34 Jacques Michel, LâAventure du roi de Torla, op. cit., p. 6. 35 Mais la fatigue de lâĂ©tape mit du coton dans les oreilles des garçons et ils ne tardĂšrent pas Ă d ... 36 Ibid., p. 9. 37 Libres ? oui et non ils ont un Chef, plusieurs mĂȘme, et ils leur obĂ©issent⊠Mais ils sont heure ... 38 Un chronotope qui vaut pour le roman de mĂȘme que pour les jeux rĂ©els ou encore pour les reprĂ©sentat ... 12Delsuc nâĂ©voque pas explicitement le chronotope mais le cadre de vie », le monde » et lâ univers » quâil mentionne peuvent lui ĂȘtre assimilĂ©s, comme en tĂ©moigne dâailleurs la citation, reproduite plus haut, oĂč il est question dâIndiens et de chercheurs dâor la constitution de la sphĂšre ludique ne passe pas seulement par la fictionnalisation de lâespace, elle dĂ©pend aussi, dans un certain nombre de cas du moins, de la fictionnalisation du temps. Câest ce que montre la fin de lâavant-propos de Jacques Michel Voici donc lâAventure du Roi de Torla, telle quâelle se dĂ©roula dans un pays inconnu, au mystĂ©rieux carrefour du passĂ© et de lâavenir, au temps des enchanteurs et des Scouts34⊠» Lâespace et le temps semblent ĂȘtre ceux, indĂ©terminĂ©s, du conte, en adĂ©quation avec lâenchantement dont il est question tout au long de la prĂ©face, de mĂȘme quâavec ce rĂȘve que le jeu, selon Delsuc, a pour mission de rejoindre. On ne sâĂ©tonnera pas, dĂšs lors, que lâenchanteur Sylvain apparaisse, dans le premier chapitre du roman, lorsque les scouts viennent de sâendormir35, de lâautre cĂŽtĂ© dâun poste-frontiĂšre quâils viennent de passer36 â autant de zones limites, donc de possibilitĂ©s de brouillage entre le monde rĂ©el et lâunivers fantasmĂ©. Le chronotope de ce roman est ainsi Ă©tabli sur une dĂ©familiarisation â mais une dĂ©familiarisation partielle le monde rĂ©el nâest jamais loin, puisque câest lui qui sert de base Ă lâĂ©tablissement de lâunivers de la fiction. Toutefois, ce processus serait mal compris sâil Ă©tait envisagĂ© sans le mouvement de circonscription qui va de pair avec lui LâAventure du roi de Torla ne se joue pas dans un espace sans bornes, mais au sein dâune principautĂ© dĂ©limitĂ©e, quoique inconnue ; de mĂȘme, elle ne se dĂ©roule pas dans un temps indĂ©terminĂ©, mais au carrefour du passĂ© et de lâavenir », qui, pour ĂȘtre mystĂ©rieux, nâen est pas moins prĂ©cisĂ©ment dĂ©signĂ©. Ajoutons Ă cela que lâaction elle-mĂȘme est canalisĂ©e dâune part par Sylvain, dâautre part par la loi scoute, mais quâune certaine forme de libertĂ© collective existe dans ce cadre37, et nous obtiendrons ce que nous pourrions appeler le chronotope du grand jeu »38 mĂȘme si les rĂ©cits ne racontent parfois aucun jeu Ă proprement parler, compte tenu de la dĂ©finition que Huizinga donne du jeu 39 Johan Huizinga, Homo ludens. Essai sur la fonction sociale du jeu [1938], Paris, Gallimard, 1951, L ... Sous lâangle de la forme, on peut [âŠ], en bref, dĂ©finir le jeu comme une action libre, sentie comme âfictiveâ et situĂ©e en dehors de la vie courante, capable nĂ©anmoins dâabsorber totalement le joueur ; [âŠ] qui sâaccomplit en un temps et dans un espace expressĂ©ment circonscrits, se dĂ©roule avec ordre selon des rĂšgles donnĂ©es, et suscite dans la vie des relations de groupes sâentourant volontiers de mystĂšre ou accentuant par le dĂ©guisement leur Ă©trangetĂ© vis-Ă -vis du monde habituel39. 40 Voir notamment MikhaĂŻl Bakhtine, EsthĂ©tique et thĂ©orie du roman, Paris, Gallimard, 1978, BibliothĂšq ... 41 Toutefois, lâaction collective cĂšde le pas, dans Le Bracelet de vermeil, Ă lâaction duelle dâĂric e ... 13Avec pour espace un territoire marginal, mais dĂ©limitĂ©, avec pour temps un mĂ©lange dâĂ©poques qui rompt avec la stricte contemporanĂ©itĂ©, tous deux accueillant lâaction dâadolescents Ă la libertĂ© discrĂštement rĂ©gulĂ©e par les adultes et par la loi spĂ©cifique quâils reprĂ©sentent, le chronotope du grand jeu » constitue probablement lâune des caractĂ©ristiques les plus significatives dâune certaine production romanesque dĂ©veloppĂ©e dans la mouvance des Scouts de France des annĂ©es trente. Lâon comprend mieux, dĂšs lors, que ces ouvrages apparaissent, aujourdâhui encore, comme paradigmatiques, et soient mĂȘme considĂ©rĂ©s parfois comme des romans scouts gĂ©nĂ©riques, puisque, selon Bakhtine, le chronotope est un Ă©lĂ©ment constitutif du genre littĂ©raire40. Ainsi en va-t-il, en particulier, mais sans exclusive, des rĂ©cits de Serge Dalens et de Jean-Louis Foncine qui tous deux furent chefs scouts, Dalens comme assistant du chef de troupe Ă Nancy vers 1930, Foncine comme assistant du chef de troupe Ă Paris en 1930, puis comme chef de troupe au milieu des annĂ©es trente, dans lesquels la prĂ©sence du chronotope est avĂ©rĂ©e un temps intermĂ©diaire, entre contemporanĂ©itĂ© et traces du passĂ©, un espace dĂ©limitĂ©, mais Ă lâĂ©cart le domaine du chĂąteau de Birkenwald dans Le Bracelet de vermeil, la principautĂ© de Swedenborg dans Le Prince Ăric, le Pays perdu » dans La Bande des Ayacks, oĂč se dĂ©ploie pour des adolescents en groupe une action libre, mais canalisĂ©e par les adultes chef de troupe et aumĂŽnier dans Le Bracelet de vermeil41, ambassadeur de France dans Le Prince Ăric, journalistes â dont un chef scout â dans La Bande des Ayacks, dans lâobservance, plus ou moins explicite, de la loi scoute. 42 Jean Perrot, LâĂ©dition pour la jeunesse de lâĂ©crit aux Ă©crans », dans Pascal FouchĂ© dir., LâĂdi ... 43 Ibid., p. 35. 44 Gilbert Durand, Les Structures anthropologiques de lâimaginaire. Introduction Ă lâarchĂ©typologie gĂ© ... 45 Virginie Douglas, Territoire et histoire collective des bandes dâenfants du roman britannique pou ... 46 Ibid., p. 126. 47 [âŠ] non seulement la collection âSigne de pisteâ des Ăditions Alsatia de 1937 Ă 1950, puis de 195 ... 14Il reste Ă envisager, pour conclure, la place occupĂ©e par ces Ćuvres dans lâensemble de la production romanesque en français pour les adolescents au cours des annĂ©es trente. Selon Jean Perrot, lâĂ©rosion du prestige du roman scolaire sâest effectuĂ©e dâabord sous lâinfluence du cinĂ©ma et du roman scout42 », ce dernier devant son succĂšs Ă lâoffre de dĂ©paysement de la lecture de plaisir43 ». Il ne faut toutefois pas penser que ces romans soient les seuls Ă offrir le dĂ©paysement dans lâentre-deux-guerres. Charles Vildrac, dans LâĂle rose, pour ne citer que cet exemple fameux, prĂ©sente une Ăźle qui permet au jeune lecteur de sâĂ©vader de son quotidien. Cependant, hormis le fait que cet ouvrage, Ă©ditĂ© en 1924, appartient Ă la dĂ©cennie prĂ©cĂ©dente, le chronotope sur lequel il est Ă©tabli nâest pas celui du grand jeu » certes, lâespace-temps paradisiaque est proche, Ă bien des Ă©gards, de celui-ci, mais il nâest guĂšre ouvert Ă lâaventure, prĂ©fĂ©rant les structures mystiques » de lâimaginaire nocturne, pour reprendre la terminologie de Gilbert Durand44, Ă celles, synthĂ©tiques », qui voient lâaction faire irruption dans un univers censĂ©ment stable. En fait, le chronotope du grand jeu » et lâaction quâil dĂ©termine ne paraissent guĂšre reprĂ©sentĂ©s, en dehors de certains romans scouts, dans la littĂ©rature de jeunesse française de lâentre-deux-guerres. Du cĂŽtĂ© anglo-saxon, en revanche, Virginie Douglas a montrĂ© que certains romans britanniques mettant en scĂšne des bandes dâenfants partageaient un espace Ă la marge, lâenracinement, lâinscription dans la gĂ©ographie ou dans lâhistoire45 », et pouvaient se mouvoir librement, en marge de la sociĂ©tĂ© adulte46 ». Un certain nombre de rĂ©cits de bandes prennent la forme de ce que lâon appelle parfois les holiday stories, dont lâun des auteurs les plus reprĂ©sentatifs est sans doute Arthur Ransome, avec Swallows and Amazons dont le premier tome paraĂźt en 1930, dont les points communs avec les romans scouts mĂ©riteraient dâĂȘtre relevĂ©s systĂ©matiquement. Or, pour des raisons quâil reste Ă Ă©lucider, nous ne connaissons pas dâĂ©quivalent français des holiday stories Ă cette Ă©poque alors quâelles seront nombreuses aprĂšs guerre, notamment Ă partir de 1955 avec la traduction en français du Club des Cinq dâEnid Blyton. En outre, il ne semble pas que lâaction des personnages de ces rĂ©cits soit soumise Ă un corpus de rĂšgles institutionnalisĂ© comme celui que lâon observe dans les romans scouts. Aussi, si ces romans scouts, et en particulier ceux de la collection Signe de piste », connurent le succĂšs que lâon sait47, au-delĂ mĂȘme du public quâils visaient initialement, câest, entre autres, parce quâils occupent dans la production littĂ©raire de ces annĂ©es une place laissĂ©e vacante, celle dâune littĂ©rature qui, combinant pĂ©dagogie et divertissement, utilise un chronotope spĂ©cifique pour mettre en scĂšne lâaction, paradoxalement libre et rĂ©gulĂ©e Ă la fois, de jeunes en quĂȘte dâaventure et dâenchantement. Haut de page Notes 1 Sâagit-il dâun genre littĂ©raire Ă proprement parler ? La rĂ©ponse ne va pas de soi. En 1992, la revue Janus bifrons Nancy, Presses universitaires de Nancy a consacrĂ© au roman scout un numĂ©ro intitulĂ© Le Roman scout 1927-1962 un genre littĂ©raire ? Bien que les articles publiĂ©s Ă cette occasion aient incontestablement permis que progresse la rĂ©flexion Ă ce sujet, celle-ci mĂ©riterait sans aucun doute dâĂȘtre prolongĂ©e. 2 Ainsi, Tallandier restera actif dans le domaine du roman scout, en publiant en 1930 Les Compagnons de la fleur bleue de Marcel Idiers dans la sĂ©rie Grandes aventures et voyages excentriques », et surtout les rĂ©cits de Robert Jean-Boulan dans la collection Le Livre dâaventures » Feux de camp, La Patrouille des lions, Le Clan de la mort, Trois Scouts marins⊠en 1937, Camp-Volant et Le Chant du Jamboree en 1938. 3 Vers 1934 est lancĂ©e par DesclĂ©e de Brouwer la collection Belle humeur », qui accueillera plusieurs romans scouts, en particulier ceux du pĂšre Albert Hublet Frais minois 1932, Les Deux Amis et TĂȘtes folles et CĆurs dâor 1934, Leurs Ăąmes 1936, La Flamme qui dĂ©vore 1937, Essences de lumiĂšre et Parole de scout 1938. 4 Ă propos de la place du feu de camp dans le scoutisme, voir Louis V. M. Fontaine, La MĂ©moire du scoutisme. Dictionnaire des hommes, des thĂšmes et des idĂ©es, Publications 1999, p. 173-175. 5 Dâautres romans, non scouts, y ont Ă©tĂ© publiĂ©s prĂ©cĂ©demment. 6 Voir Philippe Laneyrie, Les Scouts de France. LâĂ©volution du mouvement des origines aux annĂ©es quatre-vingt, Paris, Ăditions du Cerf, 1985, Histoire, p. 441. 7 Voir Raymond Perrin, Un siĂšcle de fictions pour les 8 Ă 15 ans 1901-2000 Ă travers les romans, les contes, les albums et les publications pour la jeunesse, Ă©dition revue, Paris, LâHarmattan, 2005, p. 104. 8 Voir Jean-Jacques GauthĂ©, Le Scoutisme en France. Inventaire de la bibliographie et des sources, Montpellier, UniversitĂ© Paul ValĂ©ry, 1997. 9 GĂ©rard Cholvy, Histoire des organisations et mouvements chrĂ©tiens de jeunesse en France xixe-xxe siĂšcle, Paris, Ăditions du Cerf, 1999, Histoire, p. 178. 10 Pierre Kergomard et Pierre François, Les Ăclaireurs de France de 1911 Ă 1951, Ăclaireuses et Ă©claireurs de France, 1983, p. 39. 11 Philippe Laneyrie, Les Scouts de France, op. cit., p. 68. 12 GĂ©rard Cholvy, Histoire des organisations et mouvements chrĂ©tiens de jeunesse en France, op. cit., p. 187. 13 Philippe Laneyrie, Les Scouts de France, op. cit., p. 86. 14 Louis V. M. Fontaine, La MĂ©moire du scoutisme, op. cit., p. 151. 15 GĂ©rard Cholvy, Histoire des organisations et mouvements chrĂ©tiens de jeunesse en France, op. cit., p. 180. 16 Christian GuĂ©rin, LâUtopie Scouts de France. Histoire dâune identitĂ© collective, catholique et sociale 1920-1995, Paris, Fayard, 1997, Pour une Histoire du xxe siĂšcle, p. 502. 17 Ibid., p. 173. 18 Louis V. M. Fontaine, La MĂ©moire du scoutisme, op. cit., p. 235. 19 AndrĂ© NoĂ«l, quant Ă lui, publiera Patrouilles dans la nuit 1944 et Aux bois peureux 1945 dans la collection Heures joyeuses » aux Ăditions de lâAmitiĂ© et Rageot. 20 Telle est rapidement la trame du Bracelet de vermeil, premiĂšre des six aventures du Prince Ăric racontĂ©es par Serge Dalens et illustrĂ©es par Pierre Joubert, publiĂ©e pour la premiĂšre fois dans la collection Signe de piste » et devenue lâune des principales rĂ©fĂ©rences du roman scout. » Sandra Pizzo, Les Petits Soldats du Christ, Paris, DesclĂ©e de Brouwer, 2001, p. 56. Si lâon en croit les tĂ©moignages, le Prince Ăric, est le hĂ©ros de la âlittĂ©rature scouteâ. » AmĂ©lie de Turckheim et DolorĂšs Gonzalez, Scouts toujours !, Paris, Bayard, 1995, p. 178. PrĂ©cisons que câest Jacques Michel qui accueille Serge Dalens au Signe de piste » et qui prĂ©face son premier roman, Le Bracelet de vermeil. 21 GĂ©rard Genette, Seuils [1987], Paris, Ăditions du Seuil, 2002, Points, p. 224-227. 22 Ătant entendu que lâon rĂ©duit ici Ă une dimension unique lâaction de lâun et celle de lâautre, alors que, dans les faits, elles ne sây limitent Ă©videmment pas. 23 Scouts de moins de douze ans. 24 Scouts de plus de dix-sept ans. 25 Jacques Michel, LâAventure du roi de Torla [1931], Paris, J. de Gigord, 1947, Le Feu de camp, p. 5-6. 26 Providence », dans Dictionnaire de lâAcadĂ©mie française, 8e Ă©dition [1932-1935], en ligne, consultĂ© le 22 fĂ©vrier 2013. 27 Ibid. 28 Jacques Michel, LâAventure du roi de Torla, op. cit., p. 13. 29 Ibid., p. 186-187. 30 Voir Christian GuĂ©rin, LâUtopie Scouts de France, op. cit., p. 164-166. 31 Ibid., p. 157. 32 Pierre Delsuc, Plein jeu [1930] suivi de Patrouilles en action, Fontenay-sous-bois, Ăditions de lâOrme rond, 1985, p. 14. 33 Ibid., p. 25. 34 Jacques Michel, LâAventure du roi de Torla, op. cit., p. 6. 35 Mais la fatigue de lâĂ©tape mit du coton dans les oreilles des garçons et ils ne tardĂšrent pas Ă dormir. [§] La lune monta bientĂŽt au-dessus de la croupe dentelĂ©e » â et Sylvain apparaĂźt ibid., p. 11-12. 36 Ibid., p. 9. 37 Libres ? oui et non ils ont un Chef, plusieurs mĂȘme, et ils leur obĂ©issent⊠Mais ils sont heureux quand mĂȘme !⊠» Ibid., p. 135. 38 Un chronotope qui vaut pour le roman de mĂȘme que pour les jeux rĂ©els ou encore pour les reprĂ©sentations dramatiques, dont on trouve plus dâune trace dans LâAventure du roi de Torla â mais câest lĂ un sujet qui nous entraĂźnerait trop loin dans le cadre de cet article. 39 Johan Huizinga, Homo ludens. Essai sur la fonction sociale du jeu [1938], Paris, Gallimard, 1951, Les Essais, p. 34-35. 40 Voir notamment MikhaĂŻl Bakhtine, EsthĂ©tique et thĂ©orie du roman, Paris, Gallimard, 1978, BibliothĂšque des idĂ©es, p. 391. 41 Toutefois, lâaction collective cĂšde le pas, dans Le Bracelet de vermeil, Ă lâaction duelle dâĂric et de Christian, qui confĂšre Ă ce roman un statut particulier â non seulement au cours de ces annĂ©es-lĂ , mais dans lâensemble de la production romanesque scoute. 42 Jean Perrot, LâĂ©dition pour la jeunesse de lâĂ©crit aux Ă©crans », dans Pascal FouchĂ© dir., LâĂdition française depuis 1945, Paris, Ăditions du Cercle de la librairie, 1998, p. 232. 43 Ibid., p. 35. 44 Gilbert Durand, Les Structures anthropologiques de lâimaginaire. Introduction Ă lâarchĂ©typologie gĂ©nĂ©rale [1969], Paris, Dunod, 2002, 536 p. 45 Virginie Douglas, Territoire et histoire collective des bandes dâenfants du roman britannique pour la jeunesse », Cahiers Robinson, n° 30, 2011, p. 125-126. 46 Ibid., p. 126. 47 [âŠ] non seulement la collection âSigne de pisteâ des Ăditions Alsatia de 1937 Ă 1950, puis de 1950 Ă 1970, mais encore la collection âJamboreeâ des Ăditions SpĂšs [sic] en 1952, ont atteint rapidement de trĂšs gros tirages les livres de S. Dalens [âŠ] et de Foncine dĂ©passaient les 100 000 exemplaires en 1956, alors que Tatiana Rageot donnait 50 000 exemplaires comme chiffre de vente du meilleur titre de la collection âHeures Joyeusesâ des Ăditions de lâAmitiĂ© Rageot », observe Jean Perrot LâĂ©dition pour la jeunesse de lâĂ©crit aux Ă©crans », op. cit., p. 232-233.Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Laurent DĂ©om, Le roman scout dans les annĂ©es trente et le chronotope du grand jeu » », StrenĂŠ [En ligne], 6 2013, mis en ligne le 20 dĂ©cembre 2013, consultĂ© le 13 juin 2023. URL ; DOI de page
Size KiBEkstensi File jpgPanjang 600 pxTinggi 493 pxDetail Apa Nama Buku Tentang Cub Scout Koleksi No. 4. Silahkan zoom untuk melihat ukuran gambar yang lebih besar dengan mengeklik ke arah gambar. File gambar ini memiliki lisensi tergantung dari penguploadnya berikanlah atribut kepada si pengupload gambar atau ke website ini untuk Apa Nama Buku Tentang Cub Scout Koleksi No. 4 Download Gambar Gambar LainnyaClipart Kue Ulang TahunAyam Gambar AyamAsiatische AugenWatermelon BackgroundsEisberg MarkeGlĂŒhbirne FlammeKetentuan Upload Di ShutterstockBuku Mimpi 2d KacaBuku Mimpi Nyi Roro KidulVerona Haus Von JuliaContoh Hubungan Manusia Dengan ManusiaFoto Rumus MatematikaGambar Lereng Tepi JalanGambar Ikan DewaDesain Kolam MinimalisRak Buku Sederhana Buatan Sendiri
Bapak Pandu Dunia/scout founder, Baden Powell memiliki nama asli nama Robert Stephenson Smyth Powell, lahir di London pada 22 Februari 1857 dari pasangan Prof. Domine Baden-Powell dan Miss Henrietta Grace Smyth. Pengalamannya di dunia militer yang bertugas di berbagai daerah memberikannya banyak inspirasi untuk menulis buku. Bukan hanya tentang bagaimana mengajari seorang pemuda berlatih, namun berbagai buku tema lainnya ia tulis. Pada tahun 1876, Baden Powell bergabung dengan Hussars ke-13 di India. Pada tahun 1895 dia bertugas dengan dinas khusus di Afrika dan pulang ke India pada tahun 1897 untuk memimpin Pasukan Dragoon ke-5. Baden Powell saling berlatih dan mengasah kemahiran kepanduannya dengan raja Zulu Dinizulu pada awal 1880an di provinsi Natal, Afrika Selatan di mana resimennya ditempatkan dan ia diberi penghargaan karena keberaniannya. Tahun 1896, Baden Powell ditugaskan ke daerah Matabele di Rhodesia Selatan sekarang dikenal dengan nama Zimbabwe sebagai Kepala Staf di bawah Jenderal Frederick Carrington selama Perang Matabele Kedua. Disanalah pertama kalinya Baden Powell bertemu dengan orang yang menjadi sahabat karibnya, Frederick Russell Burnham, tentara kelahiran Amerika Serikat yang menjabat sebagai kepala pasukan pengintai Inggris. Saat memimpin misi sulit di wailayah musuh, Baden Powell banyak mendapat inspirasi untuk membuat sistem pendidikan kepanduan. Burnham mulai mengajari woodcraft, keahlian yang juga memberikan inspirasi untuk menyusun program/ kurikulum dan kode kehormatan kepanduan. Woodcraft adalah keahlian yang banyak dikenal dan dikuasai di Amerika, tetapi tidak dikenal di Inggris. Keahlian itulah cikal bakal dari apa yang kiri sering disebut Ketrampilan Kepramukaan. Baden Powell dan Burnham merencanakan program pelatihan bagi pasukan tentara Inggris agar mampu beradaptasi karena kondisi di Afrika begitu berbeda. Program pelatihan itu diberikan pada anak-anak muda, isinya penuh dengan materi-materi tentang eksplorasi, trekking, kemping dan meningkatkan kepercayaan diri. Dengan berbagai inspirasi itu, Baden Powell menulis beberapa buku yang berisi kepanduan. Sedikitnya ada 12 buku sebagai berikut, 1908 Scouting for Boys 1909 Yarns for Boy Scouts 1912 The Handbook for the Girl Guides or How Girls Can Help to Build Up the Empire berkolaborasi dengan Agnes Baden-Powell 1913 Boy Scouts Beyond The Sea My World Tour 1916 The Wolf Cubâs Handbook 1918 Girl Guiding 1919 Aids To Scoutmastership 1921 What Scouts Can Do More Yarns 1922 Rovering to Success 1929 Scouting and Youth Movements est 1929 Last Message to Scouts 1935 Scouting Round the World Banyak bukan? Buku mana yang paling kakak suka? Akan semakin menarik tentunya apabila kita menguasai berbagai ilmu kepanduan langsung dari Bapak Pandu Dunia. Tentunya di masa sekarang, ada banyak ilmu yang sudah diadopsi dan menjadi hal-hal yang telah disesuaikan dengan kondisi pendidikan kepramukaan di Indonesia. cst
apa nama buku tentang cub scout